Jules Aimé Battandier (1848-1922) & Louis Charles Trabut (1853-1929) étaient professeurs de botanique à la Faculté de médecine et de pharmacie d’Alger.
Ces collègues étaient aussi des amis et ils ont fait oeuvre commune en publiant d’abord une Flore d’Alger en 1884, étendue pour devenir une Flore de l’Algérie en 1888-1895 et enfin une Flore synoptique de l’Algérie et de la Tunisie en 1902.
René Maire leur a consacré des notices biographiques :
Battandier - Trabut, 1886-1913 - Atlas de la flore d'Alger fasc1-4
Diagnoses et illustrations : Ophrys atlantica Munby, Riella cossoniana Trabut, Fossombronia corbulaeformis Trabut, Carduncellus pomelianus Battandier, Buffonia duvaljouvii Battandier & Trabut, Ononis avellana Pomel, Campanula serpylliformis Battandier, Enthosthodon mustaphae Trabut, Pottia chottica Trabut, Riella clausonis Letourneux, Vicia fulgens Battandier, Limodorum trabutianum Battandier, Centaurea malinvaldiana Battandier, Podanthum aurasiacum Battandier & Trabut, Astragalus nemorosus Battandier, Lathyrus numidicus Battandier, Thlaspi atlanticum Battandier & Trabut, Aethionema thomasianum J. Gay, Biscutella brevicalcarata Battandier & Trabut, Salsola zygophylla Battandier & trabut, Allium massaessylum Battandier & Trabut, Genista spinulosa Pomel, Platanthera algeriensis Battandier & Trabut, Saxifraga baborensis Battandier, Brassica souliei Battandier, Rapistrella ramosissima Pomel, Salvia balansae De Noe, Marsilia diffusa A. Braun f. Algeriensis, Enathrocarpus chevallieri Barratte, Silene claryi Battandier, Hedysarum mauritanicum Pomel, Myrtus nivelli Battandier & Trabut, Senecio hoggariensis Battandier & Trabut, Atractylis delicatula Battandier, Atractylis aristata Battandier, Carduncellus reboudianus Battandier, Carduncellus duvauxii Battandier, Zollikoferia anomala Battandier, Hypochaeris saldensis Battandier, Glossonema gautieri Battandier & Trabut, Echium horridum Battandier, Lafuentea ovalifolia Battandier & Trabut, Salvia chudaei Battandier & Trabut, Salvia pseudo-jaminiana Chevallier, Thymus satureoides Cosson, Boerhaavia pachypoda Battandier & Trabut, Nucularia perrini Battandier, Ficus teloukat Battandier & Trabut, Ficus eucalyptoides Battandier & Trabut, Urginea noctiflora Battandier & Trabut, Pancratium saharae Cosson, Abies numidica De Lannoy, Exormotheca welwitschii Stephani
Battandier, Maire - Trabut, 1920 - Atlas de la flore d'Algérie fasc5
Diagnose & illustration : Moricandia foleyi, Iberis peyerimhoffii, Erodium battandieranum, Adenocarpus bacquei, Liauteya ahmedi, Trianthema pentandrum var. hirtulum, Pituranthos battandieri, Scabiosa parielii, Jasiona sericea, Withania adpressa, Linaria micromerioides, Boerhaavia agglutinans
Battandier - Trabut, 1892 - Voyages botaniques en Algérie - Deuxième partie - Diagnoses
Diagnoses : Thlaspi atlanticum, Lactuca numidica, Atriplex chenopodioides, Salsola zygophylla, Salsola spinescens, Allium massaessylum, Platanthera algeriensis
Battandier - Trabut, 1906 - Plantes du Hoggar récoltées par M. Chudeau en 1905
Diagnose & illustration : Farsetia chudaei, Zizyphus saharae, Astragalus chudaei, Astragalus gautieri, Deverra fallax, Pulicaria alveolosa, Pulicaria chudaei, Glossonema gautieri, Lafuentea ovalifolia, Anticharis brevipes, Salvia chudaei, Boerhaavia pachpoda, Aristida hoggariensis
Battandier - Trabut, 1913 - Plantes du Tassili des Azdjer
Diagnoses & illustrations : Trianthema pentandrum L. var. hirtulum, Jasonia sericea , Linaria micromerioides , Boerhaavia agglutinans, Nananthea tassiliensis
* Les espèces dont le nom scientifique a changé depuis Battandier sont suivies d’une * ; un index synonymique en est donné à la fin de l’article.
Au premier abord cette question paraîtra bizarre. Comment pourrait-il en être autrement dans un pays où la sécheresse empêche presque toute végétation, où les pluies sont si rares et si irrégulières, et où l’atmosphère est si sèche ? Mais il ne faut juger de rien a priori, et la question mérite d’être étudiée de plus près.
Je laisserai de côté les plantes irriguées des oasis et toutes celles qui poussent au voisinage de l’eau.
Dans le cours de ma carrière botanique, il m’est arrivé souvent de cultiver ou de voir cultiver à Alger des plantes désertiques. Au début, je m’attendais à leur voir prendre un développement luxuriant, comme cela m’était arrivé pour d’autres plantes réfugiées (Bull. Soc. bot. Fr. 1887, p. 190). Les résultats furent tout autres.
Le Salsola zygophylla Batt., parmi les plantes vivaces, et le Neurada procumbens L., parmi les plantes annuelles, ont végété à Alger péniblement et misérablement. Protégés contre toute concurrence, ils n’en ont pas moins disparu rapidement : quelque chose évidemment leur manquait. Le Lepidium subulatum, l’Hedysarum carnosum, les Artemisia Herba-alba et campestris, le Zollikofera* arborescens, le Statice* pruinosa, le Limoniastrum Guyonianum ont bien poussé et duré plus ou moins longtemps mais sans exagérer leurs proportions.
Le Retama Raetam et le Warionia Saharae se sont maintenus de longues années, ni plus ni moins vigoureux que dans leur station d’origine. Le Warionia, venu de graines, n’a pas, pendant dix ans, produit un seul fruit fertile et a fini par périr.
Même dans ses stations d’Algérie, les fruits sont très rarement fertiles. Je ne crois pas cependant qu’il se multiplie autrement que de graines.
Le Retama Bovei*, des sables maritimes de Mostaganem, s’est comporté différemment, bien que très voisin spécifiquement. Cultivé au jardin botanique des Écoles supérieures, il y est devenu un arbre véritable, atteignant rapidement 8 mètres de haut, et a du être rabattu pour cause d’encombrement.
Le Pancratium Saharae* Cosson et l’Urginea noctiflora* Batt. et Trabut ont bien fleuri l’année qui a suivi leur transplantation, grâce aux réserves de leur bulbe, puis celui-ci a fondu, presqu’aussitôt pour l’Urginea*, au bout d’un temps plus ou moins long pour les Pancrais, mais sans nouvelle floraison.
Le Trichodesma calcaratum Cosson, cultivé par cet auteur dans sa propriété de Thurelles, y a cependant pris un développement exubérant, il en a été de même à un degré moindre au jardin des Écoles pour les Statice Bonduelli* Lestib. et pyrrholepis* Pomel.
Les plantes du désert ne sont pas en général des plantes anémiées, beaucoup ont un aspect plutôt plantureux. Le Capparis spinosa L. est représenté dans le désert, même très intérieur, par une variété plus robuste que celles du littoral.
L’Eruca sativa L. s’y trouve remplacé par deux sous-espèces plus robustes: l’Eruca pinnatifida Desf. (sub Brassica), et l’E. aurea Batt. Il en est de mème du Moricandia suffruticosa et du Bupleurum spinosum à El Kantara.
Dans les Résédacées désertiques, les Reseda villosa Cosson et Alphonsi DC. comptent parmi les plus puissants représentants de ce genre. Le Randonia africana et le Caylusea canescens* sont de grandes et fortes plantes. Le Reseda arabica n’est pas fort inférieur aux autres représentants du groupe du R. Phyteuma. M. l’abbé CHEVALIER a centurié du Mzab des formes particulièrement robustes de l’Helianthemum sessiliflorum*. Les Phelipaea lutea* et violacea* qui s’avancent fort loin dans le Sud sont des géants dans leur genre.
Le Peganum harmala L., le Zizyphus Lotus*, le Rhus oxyacanthoides*, qui existent dans le Tell et au Sahara, ne sont pas moins robustes dans cette dernière station.
En général, la végétation du Sahara, tant algérien qu’intérieur, compte des plantes plutôt robustes : Cleome arabica, Diplotaxis virgata, Schouwia arabica*, Polygala erioptera, Genista Saharae*, Astragalus gombo, A. gombiformis, A. akkensis, A. tragacanthoides*, les Sénés, les Zygophyllum, Nitraria tridentata*, Salvadora persica, Balanites aegyptiaca*, Tamarix divers, Acacia tortilis, Leptadenia pyrotechnica, Deverra intermedia*, Carducellus eriocephalus*, Carduus Chevallieri, Onopordon arenarium*, Andryala Chevallieri, Lavandula stricta*, Saccocalyx satureioides, Calligonum comosum*, beaucoup de Salsolacées, etc., etc.
Les membres de la Société botanique de France qui sont venus en 1906 dans le Sud oranais n’auront sans doute pas oublié la vigoureuse végétation de Ben Zireg. Il est vrai qu’il y avait eu cette année là des pluies abondantes.
Il y a bien au Sahara des plantes naines : Asteriscus pygmaeus*, Gymnarrhena micrantha, Megastoma pusillum*, etc. ; mais, mème dans leur exiguïté, ces plantes ne manquent pas de vigueur. On n’y trouve point de ces petites plantules anémiées qui se maintiennent en Europe sur les pelouses arides. Une pareille population serait vite anéantie par le sirocco, L’action désertique se fait bien plus sentir par la raréfaction des plantes que par leur émaciation.
Un très grand nombre de plantes sahariennes, surtout dans la Hamada, ont dû réduire au minimum leur dépense en eau, soit par suppression plus ou moins complète de leur feuillage : Deverra, Alhagi, Leptadenia, Calligonum, Statice pruinosa* ; soit par la diminution de leur surface foliaire : Lepidium subulatum, Argyrolobium uniflorum, Leysera capillifolia, etc. ; soit par l’épaississement de la cuticule, ou la production d’enduits cireux ou salins, soit par d’autres procédés ; mais, une fois ces réductions opérées, un bon équilibre semble s’établir entre les recettes et les dépenses, et les plantes paraissent en parfait état.
Les Deverra sahariens, les Calligonum, les Ephedra paraissent très vigoureux.
On a quelquefois prétendu qu’au Sahara la perte d’eau par évaporation l’emportait prodigieusement sur les recettes. S’il en était ainsi, le désert se dessécherait de plus en plus et très rapidement. Je crois bien qu’il s’y produit une modification dans ce sens, mais très lente. L’air y est généralement très sec et très chaud l’été, l’évaporation serait certainement énorme s’il y avait de l’eau à évaporer ; mais le sol aussi y est très sec et très avide d’eau, et cette avidité se trouve encore augmentée par les sels déliquescents qu’il contient. Souvent, au lieu de céder de l’eau à l’atmosphère, il doit lui en soutirer, de sorte que les recettes sont mal connues. Certaines plantes couvertes d’enduits salins prennent directement la vapeur d’eau à l’air. Cela a été démontré pour le Reaumuria arabica.
Le sol du Sahara, peu épuisé par une végétation fort rare, jamais lavé par les pluies, est très fertile. S’il manque d’humus, il est riche en engrais salins.
Aussi, dès qu’il pleut, il se produit une végétation assez abondante de plantes annuelles à développement très rapide : Sisymbrium, Diplotaxis, Ammosperma, Alyssum divers, Meniocus linnifolius*, Notoceras canariense*, Erodium cicutarium et pulverulentum, Malva aegyptiaca*, Althaea ludwigii, Orlaya maritima*, Daucus divers, Ammodaucus leucotrichus, Scabiosa arenaria*, des Filago, des Anthemis, des Atractylis, des Linaires, des Plantains, Atriplex dimorphostegius*, Rumex vesicarius et voisins, Asphodelus pendulinus*, etc., etc. Ces plantes ont ordinairement le temps de mûrir leurs graines avant la dessiccation complète du sol.
Certaines, comme le Rumex vesicarius, ont des tissus fort tendres, et je ne serais pas étonné qu’elles ne fussent pas plus adaptées à la sécheresse que les plantes du désert de Kaits dont parle DE VRIES (Espèces et variétés, traduction BLARINGHEM, p. 283).
La dune élevée n’a généralement de végétation que vers sa base. Or, à cette base, il y a généralement de l’eau, parfois des sources. Les racines des plantes arénicoles pénétrant rapidement à une grande profondeur trouvent souvent de l’eau ou de l’humidité. Beaucoup de plantes annuelles, sans racines extraordinaires, s’y trouvent également bien : Senecio coronopifolius, Crepis suberostris*, etc.
Dans la Hamada on trouve surtout des plantes vivaces profondément enracinées aussi. Beaucoup deviennent ligneuses, même dans des familles où les plantes ligneuses sont rares. Dans les Crucifères: Farsetia linearis*, F. aegyptiaca, Vella cytisoides*, V. glabrescens*, Zilla myagroides*, Z. macroptera*, Henophyton deserti, Moricandia divaricata* ; dans les Composées : Warionia Saharae, Anvillea radiata*, les Rhanterium, etc.
Le Sahara ne nourrit que bien peu de plantes cactoïdes : Apteranthes Gussoneana* et quelques Euphorbes à l’Est et à l’Ouest; mais les plantes à feuilles charnues n’y sont pas très rares. Le Mesembryanthemum crystallinum devient extraordinairement encombrant dans les oasis du Sud tunisien.
Anvillea radiata | Anvillea garcinii subsp.radiata (Coss. & Durieu) Anderb. |
Apteranthes Gussoneana | Apteranthes europaea (Guss.) Murb. var.europaea |
Asphodelus pendulinus | Asphodelus refractus Boiss. |
Asteriscus pygmaeus | Pallenis hierichuntica (Michon) Greuter |
Astragalus tragacanthoides | Astragalus tragacantha L. |
Atriplex dimorphostegius | Atriplex dimorphostegia Kar. & Kir. |
Balanites aegyptiaca | Balanites aegyptiacus (L.) Delile |
Calligonum comosum | Calligonum polygonoides subsp.comosum (L’Hr.) Soskov |
Carduncellus eriocephalus | Carthamus eriocephalus (Boiss.) Greuter |
Caylusea canescens | Caylusea hexagyna (Forssk.) M. L. Green |
Crepis suberostris | Crepis arenaria subsp.suberostris (Batt.) Greuter |
Deverra intermedia | Deverra triradiata subsp.intermedia (L. Chevall.) Pfisterer & Podlech |
Farsetia linearis | Farsetia occidentalis B. L. Burtt |
Genista Saharae | Calobota saharae (Coss. & Dur.) Boatwr. & B.-E. van Wyk |
Helianthemum sessiliflorum | Helianthemum lippii (L.) Dum. Cours. |
Lavandula stricta | Lavandula coronopifolia Poir. |
Leysera capillifolia | Leysera leyseroides (Desf.) Maire |
Malva aegyptiaca | Malva aegyptia L. |
Megastoma pusillum | Ogastemma pusillum (Coss. & Durieu ex Bonnet & Barratte) Brummitt |
Meniocus linifolius | Alyssum linifolium Willd. |
Moricandia divaricata | Moricandia spinosa Pomel |
Nitraria tridentata | Nitraria retusa (Forssk.) Asch. |
Notoceras canariense | Notoceras bicorne (Aiton) Amo |
Onopordon arenarium | Onopordum arenarium (Desf.) Pomel |
Orlaya maritima | Pseudorlaya pumila (L.) Grande |
Pancratium Saharae | Pancratium trianthum Herb. |
Phelipaea lutea | Cistanche lutea (Desf.) Hoffmanns. & Link |
Phelipaea violacea | Cistanche violacea (Desf.) Hoffmanns. & Link |
Reseda Alphonsi | Reseda alphonsii Mll. Arg. |
Retama Bovei | Retama raetam subsp.bovei (Spach) Talavera & Gibbs |
Rhus oxyacanthoides | Searsia tripartita (Ucria) Moffett |
Scabiosa arenaria | Sixalix arenaria (Forssk.) Greuter & Burdet |
Schouwia arabica | Schouwia purpurea (Forssk.) Schweinf. |
Senecio coronopifolius | Senecio glaucus subsp.coronopifolius (Maire) C. Alexander |
Statice Bonduellei | Limonium bonduellei (T. Lestib.) Kuntze |
Statice pruinosa | Limonium pruinosum (L.) Chaz. |
Statice pyrrholepis | Limonium delicatulum (Girard) Kuntze |
Urginea noctiflora | Vera-duthiea noctiflora (Batt. & Trab.) Speta |
Vella glabrescens | Vella pseudocytisus subsp.glabrata Greuter |
Vella cytisoides | Vella pseudocytisus L. |
Zilla macroptera | Zilla spinosa subsp.macroptera (Coss.) Maire & Weiller |
Zilla myagroides | Zilla spinosa (L.) Prantl subsp.spinosa |
Zyziphus Lotus | Ziziphus lotus (L.) Lam. |
Zollikoferia arborescens | Launaea arborescens (Batt.) Murb. |